Bandes dessinées et dessinateurs populaires
L’abbé Lecoutre précurseur de la bande dessinée religieuse
…la bande dessinée est un art populaire et une manière de faire lire les enfants.
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture – Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2013
Beaucoup de réalisations de l’abbé Lecoutre, comme par exemple Le triptyque représentant l’annonce de la fuite en Égypte peuvent être regardées comme des bandes dessinées. Le rapprochement est peut-être encore plus caractéristique pour les « cases » du maître-autel dont les anges sont les personnages et les banderoles les phylactères* contenant les vertus.
*Il est intéressant de noter que le terme phylactère, maintenant utilisé pour désigner les « bulles » des bandes dessinées, a une origine religieuse:
chez les juifs, c’est une petite boîte cubique enfermant des bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits des versets de la Torah.
Les vitraux, dont les dessins ont été choisis par l’abbé Lecoutre présentent aussi, à la manière de bande dessinées, des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament et racontent des histoire des vies de saints, la plupart avec des légendes, ce qui n’est pas très courant.
De même le chemin de croix, dont les stations sont explicitées à l’intérieur même du cadre, ce qui là encore est assez inhabituel, peut être lu comme une bande dessinée.
On pourrait penser que l’abbé Lecoutre a inspiré cette bande dessinée moderne.
L’abbé Lecoutre et les dessinateurs populaires
Dominique Arnaud (1981) dit que l’amateur d’art songerait peut-être à la multitude de détails qui constituent les dessins de Dubout ou encore au Palais du Facteur Cheval qui matérialisa son ambition onirique. Albert Dubout (1905-1976) est présenté comme l’un des plus grands dessinateurs français du 20ème siècle, sinon comme le plus grand. Son œuvre est incontestablement une forme d’expression populaire.
L’abbé Lecoutre pardonnera ce rapprochement osé, mais l’expression ingénue de son Eve n’est elle pas à la fois le contraire et le complément des minauderies de l’éternel féminin selon Dubout?
