Citations

L’ornementation de l’église, véritable poème de pierre, qui attestera longtemps et son zèle intelligent et son sens artistique peu commun, et sa ténacité admirable.

M. le doyen de Desvres 1906

Un curé de village – digne successeur des prêtres bâtisseurs du Moyen-Age – passa 43 ans de sa vie à agrandir, embellir et décorer son église – l’église de Wirwignes, qui est aujourd’hui l’une des plus curieuses et des plus émouvantes du pays boulonnais.

Arnaud De Corbie 1933

De l’extérieur, l’église de Wirwignes ne paye pas de mine… Un édifice religieux du XIXe siècle en briques comme tant d’autres… Mais une fois passé le porche, le visiteur écarquille les yeux d’étonnement. Sous les projecteurs, les murs, les voûtes et les colonnes foisonnent de couleurs et d’ornements: peintures, mosaïques en marbre, sculptures, inscriptions pieuses…

L’église de Wirwignes – La Voix du Nord, 24 juillet 2005

Considérant que l’église Saint-Quentin de Wirwignes présente un intérêt du point de vue de l’histoire et de l’histoire de l’art, suffisant pour en rendre désirable la protection comme une œuvre d’art totale, création originale de l’abbé Lecoutre, et un édifice pionnier dans l’émergence de l’Art naïf en France dans le dernier tiers du XIXe siècle.

Arrêté du 2 mai 2006 (référence 2006 D 6324) pour l’inscription de l’église à l’inventaire des monuments historiques.

Il la refit à sa façon, afin de catéchiser ses ouailles, de leur rendre le message divin plus accessible, s’éloignant des canons esthétiques ordinaires pour une église. Aidé de quelques paroissiens, il mania habilement le ciment et en extrait des statues qu’il installa dans l’église: Adam et Eve, palmiers, etc.

Moulinié 2010

Monument d’art populaire du XVe siècle, l’église Saint-Quentin est un chef d’œuvre original. Cet édifice a été décoré de l’intérieur par l’abbé Lecoutre qui a retracé ainsi ses voyages en Italie, en Terre Sainte à la façon du Facteur Cheval, mêlant le marbre et la pierre du Boulonnais dans un style oriental.

WIRWIGNES L’église se visite jusque fin août – La Voix du Nord 3 août 2017

Surprenante, originale, avant-gardiste, l’église Saint-Quentin de Wirwignes, située dans l’arrière-pays vallonné du Boulonnais, est une curiosité à ne pas manquer. En effet, l’église est un exemple unique d’un art populaire qui s’inscrit dans le courant d’Art Naïf représenté par le Douanier Rousseau à la fin du XIXème siècle…
L’abbé Lecoutre […] crée une décoration originale de son église du Pas-de-Calais: décor étonnant mêlant les couleurs et les accents orientaux avec les marbres et les pierres occidentaux. Il utilise un art libéré des codes classiques, multiplie le mobilier, les statuettes et insère des maximes de la Bible dans les murs et les voûtes. L’édifice devient un support pour la catéchèse pour une population en partie illettrée à l’époque. L’abbé souhaite aider ses paroissiens à être pénétrés des enseignements de la Bible.

Open churches (églises ouvertes) Saint Quentin Wirwignes

Rarement l’expression « son église » aura été aussi exacte, car cette église est véritablement son œuvre.

Joyau méconnu, l’église de Wirwignes est un exemple essentiel de ce que l’on nomme à la fin du XIXe siècle « l’Art Naïf », dont les artistes les plus célèbres sont le facteur Cheval et le douanier Rousseau.

Chaque détail, imaginé et sculpté par l’abbé, est porteur de sens; des autels aux sculptures, en passant par les confessionnaux ou la chaire, rien n’est laissé au hasard.

?

C’est sans aucun doute un des édifices religieux les plus surprenants de notre région. L’intérieur est entièrement décoré de fresques du XIXe entre Art Naïf et orientalisme. Un foisonnement pictural qu’on doit à l’abbé Paul Amédé Lecoutre qui pendant plus de 40 ans va transformer l’intérieur de l’église Saint-Quentin en un livre d’images absolument hallucinant. A visiter vraiment.

Caroline Noël, Nord Découverte 3 janvier 2021

Les visiteurs étrangers apprécient

Wow, such marvelous painting inside.
Quelle merveilleuse peinture à l’intérieur.

This church is a real treasure!
Cette église est un vrai trésor!

Extraordinary place.
Un lieu extraordinaire.

The paintings were done with love.
Les peintures ont été réalisées avec amour.

I’ve never seen a church so thoroughly decorated as this one…
Je n’ai jamais vu une église aussi bien décorée que celle-ci…

It is rare that church interiors, other than cathedrals or other really exceptional sites, stir my imagination, but this place had something special in the air inside it… the soul of the artist who decorated it lives on there…
Il est rare que les intérieurs d’églises, autres que des cathédrales ou d’autres sites vraiment exceptionnels, éveillent mon imagination, mais cet endroit avait quelque chose de spécial dans l’air qui y régnait… l’âme de l’artiste qui l’a décoré y vit…

What if the whole world was like that? Wonderful thought.
Et si le monde entier était comme ça? Merveilleuse pensée.

Just fantastic! A real treasure!
Tout simplement fantastique! Un vrai trésor!

Wow! All the painted detail is amazing, I don’t believe I have ever been in a Church emblished in any way like this. I like it!
C’est impressionnant! Tous les détails peints sont étonnants. Je ne crois pas avoir jamais été dans une église embellie de cette façon. J’aime cette église!

This is the kind of interior that makes my heart sing and to know the artist’s name is so rare.
C’est le genre d’intérieur qui fait chanter mon cœur et il est si rare de connaître le nom de l’artiste.

Magic Lantern Show or … Mr. Toad’s travel diary

L’abbé Lecoutre dans les livres

Dès 1882 Daniel Haigneré mentionnait les travaux de l’abbé Paul Lecoutre, sans toutefois porter d’appréciation.

L’église de Wirwignes, sous le vocable de S. Quentin, était un édifice du XVe ou du XVIe siècle, qui vient d’être entièrement restauré et considérablement agrandi par les soins de M. l’abbé Paul Lecoutre, natif de Wierre-Effroy, curé actuel. C’est à lui et à son œuvre qu’un homme de foi et de cœur, feu M. Adolphe Gérard, faisait allusion en 1873, lorsqu’il signalait à la reconnaissance de ses contemporains le zèle de ces simples desservants qui consacrent à la régénération de leurs églises un dévouement sans bornes, un savoir qu’ils sont seuls à ne pas reconnaître, un désintéressement pour lequel la langue ne fournit pas assez d’éloges, car, disait-il, ils y absorbent leur patrimoine (1).
(1) Chemin de fer de Saint-Omer – Bénédiction de la gare de Lottinghen, le dimanche 14 août 1873. Boulogne-sur-Mer: Imprimerie Camille Le Roy, pages 6-7.

Haigneré D. (1882) pages 434-435

L’œuvre de Paul Lecoutre semble ensuite avoir longtemps été ignorée des français. En 1914 les anglais W. D. Craufurd, E. Manton et E.  A. Manton, dans leur guide de voyage Peeps into Picardy (détours en Picardie), réédité en 1919, en donnent une description élogieuse.

In the little village of Wirwignes — some three miles off, hidden away from the world — there is to be seen a remarkable monument to human perseverance and determination. Probably few will have heard of, or indeed will ever hear of, this little village church ; still, those who do visit it must bow their heads in reverence before the work, done by a simple curé, to the glory of his Maker. He worked unceasingly, and, unlike the Lady of Shalott, who left her task to gaze at the passers-by, stuck to his work until he was able to see his long-wished -for ideal completed, his life-work accomplished ere- he died. The curé decorated this church almost entirely by his own handiwork. The only assistance he received was by the gift of marble for his mosaics and colours for his paintings. All the side chapels, of which there are a great many, are done in mosaic, with slabs of marble in various designs to form a dado on either side of the altars. No two chapels are alike. The Stations of the Cross, sculptured in stone and tinted, are let into the wall round the church. The pillars are each painted with different designs, some quite excellent. The two large pillars supporting the chancel arch are coated with marble mosaics, as in the inner walls of the church, including the space under the centre tower and the baptistery. The floor is marble. The altars are all of carved stone, with the exception of the high altar, which, with its altar rails, is Renaissance, and of carved wood. Many of the super-altars in the chapels are most curious in design, especially the representations in the chapel of St. Joseph, of the Virgin and Child and St. Joseph in ordinary beds, with bedclothes. These are done in relief, with gold background. Small coloured statuettes of the saints are all round the centre chancel arch, in niches, and again on pedestals above the capitals of the pillars throughout the church. The pulpit deserves special attention. The pedestal represents the  » Fall  » — the figures of Adam and Eve being about half life size, whilst the Tree forms the support in white marble. Behind, on the pillar, is a figure of Christ, also in relief.
The church stands as a glorious monument to human perseverance and devotion to a higher cause. It was in this same spirit our great cathedrals were raised. The cure’s grave, just outside the church on the north side, bears this inscription: « A la mémoire de M. l’Abbé Paul Lecoutre, curé de Wirwignes pendant 43 ans, 1863-1906, pieusement décédé dans sa paroisse le 12 Novembre 1906, dans sa 77e année »; but the church is his real monument, for it will long preserve his memory.

Craufurd, Manton & Manton (1914) pages 74-76

Voir la traduction

Dans le petit village de Wirwignes – à environ trois miles de là, à l’écart du monde – se trouve un remarquable monument à la persévérance et à la détermination de l’homme. Il est probable que peu de gens aient entendu parler de cette petite église de village, ou même qu’ils en entendent parler un jour; cependant, ceux qui la visitent doivent s’incliner avec respect devant l’œuvre accomplie par un simple curé, à la gloire de son Créateur. Il travailla sans relâche et, contrairement à la Dame de Shalott qui abandonnait sa tâche pour regarder les passants, il s’attacha à son travail jusqu’à ce qu’il puisse voir son idéal tant désiré achevé, l’œuvre de sa vie accomplie avant de mourir. Le curé a décoré cette église presque entièrement de ses propres mains. La seule aide qu’il reçut fut le don de marbre pour ses mosaïques et de couleurs pour ses peintures. Toutes les chapelles latérales, qui sont très nombreuses, sont en mosaïque, avec des plaques de marbre aux motifs variés pour former un dôme de part et d’autre des autels. Il n’y a pas deux chapelles identiques. Le chemin de croix, sculpté dans la pierre et teinté, est encastré dans le mur qui entoure l’église. Les piliers sont peints de motifs différents, dont certains sont tout à fait remarquables. Les deux grands piliers qui soutiennent l’arc du chœur sont recouverts de mosaïques de marbre, tout comme les murs intérieurs de l’église, y compris l’espace sous la tour centrale et le baptistère. Le sol est en marbre. Les autels sont tous en pierre sculptée, à l’exception du maître-autel qui, avec sa balustrade d’autel, est de style Renaissance, en bois sculpté. Plusieurs autels des chapelles sont d’une conception très curieuse, en particulier les représentations dans la chapelle de St Joseph de la Vierge et l’Enfant et St Joseph dans des lits ordinaires, avec des draps de lit. Elles sont réalisées en relief, sur fond d’or. De petites statuettes colorées des saints se trouvent tout autour de l’arc central du chœur, dans des niches, et quelquefois sur des piédestaux au-dessus des chapiteaux des piliers dans toute l’église. La chaire mérite une attention particulière. Le piédestal représente la « Chute » – les personnages d’Adam et d’Ève sont à peu près à la moitié de la taille réelle, tandis que l’arbre forme le support en marbre blanc. Derrière, sur le pilier, se trouve une figure du Christ, également en relief.
L’église se présente comme un monument glorieux de la persévérance humaine et du dévouement à une cause supérieure. C’est dans ce même esprit que nos grandes cathédrales ont été construites. La tombe du curé, juste à l’extérieur de l’église, du côté nord, porte cette inscription: « A la mémoire de M. l’Abbé Paul Lecoutre, curé de Wirwignes pendant 43 ans, 1863-1906, pieusement décédé dans sa paroisse le 12 Novembre 1906, dans sa 77e année »; mais l’église est son véritable monument, car elle conservera longtemps sa mémoire.

En 1915-1916, la canadienne Clare Gass fournit sur l’église de Wirwignes un témoignage étonnant et émouvant quand on connaît l’histoire de cette infirmière militaire.

JULY 29 [1915]
Ruth & I had a half day off so decided to go to Wirwignes to see the little church, built by the hands of one man, the Curé of the Parish We went through Neuve Chatel, on to Samer, out through Wierre aux Bois & Carly: then at the sign post turned into a narrow stony unfrequented road which took us out to the Montreuil road in sight of the spire of our little church. […] Our church was even more wonderful than the description in Peeps into Picardy led us to believe. It surely does not carry out all the laws of architecture, but love is the sign that is written all over its workman ship, & the cleverness of the detail & of the whole construction is wonderful. We sat in the church for a long time thinking of the single minded ness & the earnestness of the soul of the builder (pages 47-48).
JULY 2 [1916]
Ruth & I bycicled in last [h]ours out to Wirwignes to see the little « home made » church which we admired so much last year. We had tea in the Boulogne Woods. Strawberries & bread & butter & were so hungry. Stayed in the church for about half an hour then returned (page 128).

Susan Mann (ed.) (2000).  – The war diary of Clare Gass, 1915-1918. Montreal and London: McGill-Queen’s University Press, pages 47-8 et 128

Voir la traduction

29 JUILLET [1915]
Ruth et moi avions une demi-journée de congé et avons donc décidé d’aller à Wirwignes pour voir la petite église, construite par les mains d’un seul homme, le curé de la paroisse. Nous avons traversé Neuve Chatel, Samer, Wierre aux Bois et Carly, puis, au panneau indicateur, nous avons pris une route étroite, pierreuse et peu fréquentée qui nous a menés jusqu’à la route de Montreuil, en vue de la flèche de notre petite église. […] Notre église était encore plus merveilleuse que la description faite dans Peeps into Picardy ne le laissait supposer. Elle ne respecte certainement pas toutes les lois de l’architecture, mais l’amour est le signe qui est écrit sur tout le batiment, & l’intelligence du détail & de l’ensemble de la construction est merveilleuse. Nous sommes restés longtemps assis dans l’église en pensant à la détermination et à la sincérité de l’âme du bâtisseur (pages 47-48).
2 JUILLET [1916]
Ruth et moi sommes allés à vélo à Wirwignes dans les dernières heures pour voir la petite église « faite maison » que nous avions tant admirée l’année dernière. Nous avons pris le thé dans la forêt de Boulogne. Fraises & pain & beurre nous avions tellement faim. Sommes restés dans l’église pendant environ une demi-heure, puis sommes retournés.

L’église de Wirwignes figure dans le Le guide du Boulonnais et de la Côte d’Opale de Dominique Arnaud, mais elle reste ignorée des « grands » guides touristiques français.

Arnaud D. (1988) – Le guide du Boulonnais et de la Côte d’Opale. Lyon: La Manufacture

L’abbé Lecoutre dans la presse

Comment un curé de village – digne successeur des prêtres bâtisseurs du Moyen-Age – passa 43 ans de sa vie à agrandir, embellir et décorer son église – l’église de Wirwignes, qui est aujourd’hui l’une des plus curieuses et des plus émouvantes du pays boulonnais

Arnaud de Corbie – Le Télégramme du Pas-de-Calais, 27 mai 1933

L’église de Wirwignes: Vieux message d’un curé de campagne, mais aussi chef d’œuvre d’art populaire

Dominique ArnaudLa Voix du Nord, 21 août 1981, page 3

La foi créatrice du curé de Wirwignes

Nord-Matin, 1 août 1990

L’église de Wirwignes
De l’extérieur, l’église de Wirwignes ne paye pas de mine… Un édifice religieux du XIXe siècle en briques comme tant d’autres… Mais une fois passé le porche, le visiteur écarquille les yeux d’étonnement. Sous les projecteurs, les murs, les voûtes et les colonnes foisonnent de couleurs et d’ornements : peintures, mosaïques en marbre, sculptures, inscriptions pieuses…

La Voix du Nord, 24 juillet 2005

WIRWIGNES L’église se visite jusque fin août
Monument d’art populaire du XVe siècle, l’église Saint-Quentin est un chef d’œuvre original. Cet édifice a été décoré de l’intérieur par l’abbé Lecoutre qui a retracé ainsi ses voyages en Italie, en Terre Sainte à la façon du Facteur Cheval, mêlant le marbre et la pierre du Boulonnais dans un style oriental.

La Voix du Nord, 3 août 2017

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