Les textes modernes

Dans son Catéchisme, l’abbé Lecoutre a accordé une part importante à des événements « modernes », postérieurs à la Bible. Il s’est évidemment documenté sur saint Quentin, le patron de son église, et sur Notre-Dame de Boulogne qui lui tenait certainement particulièrement à cœur. Il a aussi utilisé des textes publiés à son époque pour des évènements qui lui étaient contemporains, tels que les apparitions de la vierge à La Salette et à Lourdes.

La vie de saint Quentin

L’abbé Lecoutre s’est manifestement beaucoup documenté sur la vie de saint Quentin, le saint patron de l’église. Parmi les manuscrits qui la relatent, l’un connu sous le nom de « L’Authentique ou Livre de la passion de saint Quentin, dit manuscrit du chanoine Raimbert, » est daté de la fin du 11ème siècle ou du début du 12ème siècle. Il appartient à la basilique érigée dans la ville de Saint-Quentin. Cet ouvrage en latin, dont l’auteur n’est pas mentionné (il s’agit peut-être du religieux Raimbertus), contient, outre la vie de saint Quentin, plusieurs sermons, une notice sur le découverte du corps de saint Quentin par Eusébie et deux livres de miracles attribués à l’intervention du martyr. La description des vingt-quatre enluminures du manuscrit faite par Riboulleau et Guiochon résume la vie de saint Quentin.

Les enluminures […] détaillent les principales étapes de l’apostolat et du martyre du saint. Saint Quentin quitte Rome avec des compagnons pour aller prêcher dans les Gaules. A Amiens, il est interrogé par le préfet Rictiovare, puis jeté en prison. Saint Quentin est interrogé par Rictiovare. Saint Quentin est flagellé. Rictiovare ordonne que le saint soit à nouveau conduit en prison. Un ange le délivre de sa prison. Saint Quentin prêche l’Evangile à Amiens. La foule se fait baptiser. Le préfet chasse ceux qui renient les faux dieux. Rictiovare tente de séduire Quentin par des promesses. On disloque les membres du saint, on l’écorche avec des râteaux en fer, on le brûle avec des torches, on lui fait boire une boisson à base de chaux et de vinaigre. Rictiovare le fait mettre aux fers et ordonne qu’il soit conduit à Rome. Une halte est faite à Augusta de Vermandois (future ville de Saint-Quentin) et Rictiovare fait forger des broches et des clous. On enfonce les broches dans les épaules du saint et les clous dans ses doigts. Après avoir prié Dieu, saint Quentin est décapité. Son corps et sa tête sont immergés en secret dans la Somme. Son âme est conduite aux cieux par les anges. L’ornementation repose sur des entrelacs, des enroulements, des feuillages, des motifs géométriques et des têtes de monstres (Riboulleau et Guiochon 2008 page 2).

Deux ouvrages sur la vie de saint Quentin ont été publiés peu avant l’œuvre de l’abbé Lecoutre. Le premier est la reproduction commentée d’un manuscrit en vieux français conservé aux archives de l’église Saint-Quentin de Louvain (Belgique) écrit et dessiné vers 1300 (Everaerts 1874). Le second raconte sa vie, son culte et la restauration de son pèlerinage (Mathieu 1878).

L’abbé Lecoutre a inscrit au plafond de la chapelle sa propre version de la vie de saint Quentin. Plusieurs phrases se trouvent dans le livre de Mathieu, mais avec un traduction différente. Cependant l’origine de certaines phrases paraît difficile à établir. En particulier, nous n’avons trouvé aucun texte mentionnant la date « vers 295 » pour la venue de Quentin en Gaule.

La vie de saint Quentin par l’abbé Lecoutre

Sur le versant est. Quentin patricien, vers 295, vient de Rome en Gaule, apôtre du Christ, prêcher l’évangile. Il confirme les paroles par d’éclatants miracles. Du signe de la croix, il rend la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, la parole aux muets, le mouvement aux paralysés. L’enfer déchaîne sa fureur, Rictiovare accourt. Mais Quentin priant : Ô mon Dieu ne me délaisse pas mais arrache-moi des mains de l’homme pécheur, de l’impie qui méprise votre loi. Il l’interroge. « La souveraine noblesse est d’adorer le créateur du ciel et de la terre » répond le martyr. Etendu sur le chevalet, déchiré de fouets, il rend grâce à Dieu.

Sur le versant ouest. Du ciel une voie se fait entendre « Courage et constance Quentin, je suis avec toi. » Et les bourreaux tombent, renversés sans pouvoir se relever et sont très cruellement tourmentés. Le saint ne ressent pas les supplices. On le conduit dans le plus noir cachot. Un ange le délivre « Lève-toi et sors prêche dans la ville la vraie foi. » 600 personnes se convertissent et les gardes eux-mêmes. Ses membres sont disloqués, battu de chaînettes de fer, arrosé d’huile bouillante, brûlé de torches ardentes, de chaux vive. On enfonce des clous sous ses ongles, des broches dans le corps. Sa tête est tranchée. Son âme est vue s’envoler, blanche colombe au ciel. Son tombeau est glorieux. Saint Quentin priez pour nous.

Les vitraux

L’abbé Lecoutre a consacré deux vitraux à saint Quentin. Celui le plus à gauche dans la chapelle dédiée à ce saint martyr a eu pour bienfaiteurs M. et Mme Séneca. On trouve des caractéristiques similaires à celles du vitrail du Nouveau Testament, avec des personnages d’allure semblable, mais nous n’avons pas pu trouver de gravures en représentant les six scènes principales. Celles-ci correspondent aux épisodes en gras dans la description précédente:

Vitrail vie de saint Quentin

Dans l’ordre chronologique:

Mission de St Quentin et de ses compagnons (gauche bas)
St Quentin devant le proconsul (droite centre)
St Quentin conduit en prison (gauche centre)
St Quentin flagellé
(droite haut)
St Quentin dans la prison visité par un ange (gauche haut)
St Quentin prêchant à Amiens (droite bas)

Comme pour le vitrail du Nouveau Testament l’abbé Lecoutre n’a pas placé ces six scènes dans leur ordre chronologique.

L’abbé Lecoutre a écarté les scènes qui décrivent les supplices infligés au saint. Ces supplices montrent une réelle cruauté, même si celle-ci est atténuée par une sorte de naïveté attachante dont faisaient souvent preuve les enlumineurs de l’époque, naïveté qui pourrait révéler révéler leur embarras pour représenter une scène de torture qu’il ne connaissaient que par les textes qu’ils devaient illustrer.

Il est intéressant de comparer la scène « St Quentin conduit en prison » choisie par l’abbé Lecoutre avec celle qui se trouve dans le manuscrit de Louvain. Dans celle-ci les deux soldats, sans être réellement effrayants, menacent saint Quentin qui paraît soumis, alors que dans la première ils escortent simplement le saint qui garde toute sa dignité.

St Quentin conduit en prison
St Quentin conduit en prison
Saint Quentin mené en prison

L’autre vitrail paraît inspiré par des sources différentes. Ses six scènes sont également placées dans le désordre. Quatre représentent d’autres scènes de la vie de Saint Quentin: St Quentin martyrisé, St Quentin baptisant les convertis, St Quentin décapité, Le St martyr aux portes de St Quentin. Les deux autres, qui méritent une attention particulière, sont consacrées à un évènement postérieur: la découverte (dénommée par l’abbé Mathieu « la première invention ») de son corps par Eusébie plus de cinquante ans après sa mort. Le récit de cet évènement, qui est en fait une légende, est rapporté par l’abbé Mathieu, à partir d’un manuscrit en latin du 9ème siècle, intitulé Vitae et passiones martyrum* (page II), qui serait une copie authentique de la passion originale du saint écrite dans la seconde moitié du 4ème siècle par un témoin oculaire. Selon celui-ci saint Quentin serait le fils d’un sénateur romain du nom de Zénon.

*Colliette (1771) en a publié une copie dans ses Mémoires pour servir à l’histoire du Vermandois.

L’abbé Mathieu raconte ainsi l’histoire d’Eusébie (Mathieu 1878 pages 126-127):

Dieu se sert, pour accomplir ses desseins, d’une dame romaine, nommée Eusébie remarquable par ses grandes richesses, et plus encore, par la distinction et la noblesse de son origine. Elle avait de nombreux serviteurs, un train de maison très considérable. Mais, affligée par Dieu, qui la voulait sauver des tentations de l’orgueil de la vie, et aveugle depuis neuf ans, elle ne cessait de se livrer à de ferventes prières et d’implorer humblement la miséricorde et la toute-puissance du Seigneur.

[…] un ange lui apparut, de la part de Dieu, et la consola, en lui disant: « Eusébie, votre prière est exaucée. Levez-vous, partez pour les Gaules. Là, informez-vous d’un lieu nommé Auguste de Vermandois, sur les rives du fleuve appelé Somme. Remarquez bien l’endroit où ce fleuve est traversé par la voie qui mène d’Amiens à Laon le Cloué: cherchez en cet endroit, et vous trouverez sous l’eau le corps de saint Quentin, mon Martyr.

La première scène intitulée « Ste Eusébie reçoit la mission de chercher le corps de St Quentin » figure cet épisode.

Après un long voyage qui la conduit à l’endroit indiqué par l’ange, le récit se poursuit ainsi (pages 128-130):

Or, voici qu’elle rencontre un vieillard, nommé Erodianus, et elle l’interroge avec empressement:
   — Où donc est le lieu, ou municipe, appelé Auguste de Vermandois?
   — Le voici tout près d’ici, répond le vieillard.
[…]
Et Eusébie, redoublant de prières et d’instances:
   — Je vous en conjure, dit-elle, au nom du Seigneur, montrez-moi du moins l’endroit où la voie publique coupe et traverse le fleuve de la Somme?
Erodianus le lui montra, en disant: Le voici.
Alors la sainte descendit de son char […] Elle avait à peine achevé sa prière, que le lieu où le corps saint était enseveli sous l’eau, fut tout agité. A la surface du fleuve, en cet endroit, un frémissement se produisit. Puis, le corps du Martyr se mit à flotter sur les ondes; et la tête aussi jaillit et flotta, venant d’un autre endroit. La chair n’était ni enflée, ni livide; elle était blanche comme la neige, et une odeur suave s’en exhalait, comme celle d’un champ plein de roses, béni particulièrement par le Seigneur. Alors la sainte et pieuse dame prit le corps vénérable, l’enveloppa dans un blanc linceul, avec l’intention d’aller l’ensevelir dans la cité (ou le camp) de Vermand.

La seconde scène intitulée « Elle interroge le vieil Herodiau » reproduit fidèlement cet épisode. On remarquera notamment la présence du vieillard, dont le nom est donné sous la forme francisée Hérodiau, la tête séparée et le linceul.

Ce n’est pas le cas des enluminures traditionnelles qui représentent la découverte du corps de saint Quentin par Eusébie, comme celle figurant dans « le manuscrit du chanoine Raimbert » ou encore une du 14ème siècle, et une de 1470 environ. Cette dernière n’est même pas réaliste puisque la tête n’est pas séparée du du corps.

Invention de saint Quentin par Eusébie
Invention de saint Quentin – Vitrail

Ce n’est pas le cas des enluminures traditionnelles qui représentent la découverte du corps de Saint Quentin par Eusébie, comme celle figurant dans « le manuscrit du chanoine Raimbert » ou encore une du 14ème siècle, et une de 1470 environ. Cette dernière n’est même pas réaliste puisque la tête n’est pas séparée du du corps.

Invention de Saint Quentin par Eusébie
manuscrit du chanoine Raimbert
Enluminure 14ème siècle
Enluminure vers 1470

Il n’est pas invraisemblable de penser que l’abbé Lecoutre a lui-même dessiné la scène. En tout cas il a eu la hardiesse de représenter un évènement non reconnu par l’église catholique, qui est manifestement une légende. Si Eusébie est qualifiée de « sainte » par l’abbé Mathieu elle n’a jamais été canonisée et on n’a même aucune preuve de son existence.

Les vitraux ont la marque personnelle de Charles Lévêque (voir le vitrail de la crucifixion) qui a ajouté à l’arrière-plan la ville d’Amiens sur la scène « St Quentin prêchant à Amiens » et celle de Saint-Quentin sur les scènes « St Quentin conduit en prison » et « Elle interroge le vieil Herodiau. »

Amiens

L’autel

Le triptyque de la base de l’autel de la chapelle représente sans doute aussi des scènes de la vie de saint Quentin. On y trouve des créatures étranges et une étude supplémentaire paraît nécessaire.

Une cathédrale gothique

L’autel du sacré chœur représente la façade d’une cathédrale gothique. Il n’y a guère de doute qu’il s’agit de celle de Notre-Dame de Reims, l’une des réalisations majeures de l’art gothique en Europe, édifiée à partir de 1211, qui a un rôle important dans l’histoire de France. Vingt-cinq rois ont été couronnés dans la cathédrale actuelle, le dernier en date étant Charles X en 1825, cinq ans avant la naissance de l’abbé Lecoutre.

Pour s’adapter aux dimensions de l’autel, l’abbé Lecoutre a du modifier les proportions de la façade, mais sa réalisation a beaucoup d’élégance, avec la prédominance des lignes verticales qui préserve l’aspect élancé .

L’autel du sacré chœur
L’autel du sacré chœur
Cathédrale de Reims
Cathédrale de Reims

Sur le mur de droite l’abbé Lecoutre a sculpté, en lettres gothiques, les 11 premières des promesses faites par Jésus-Christ à sainte Marguerite-Marie, afin d’encourager la vraie dévotion au Sacré Cœur de Jésus, qui est également la dévotion au Saint-Sacrement. . Il a éliminé la 12ème promesse:

Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.

C’est peut-être en raison de sa longueur, mais on peut penser que c’est un choix délibéré de ne pas faire figurer la menace de « la pénitence finale » pour ceux qui ne se plieraient au rite de la communion.

Sœur Marguerite-Marie, née Marguerite Alacoque (1647-1690), religieuse de l’ordre de la Visitation à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), eut à partir de 1673 plusieurs visions du Christ. Elle fit beaucoup pour promouvoir le culte du Sacré-Cœur de Jésus, dans son monastère, puis dans toute l’Église Catholique. Marguerite-Marie a été béatifiée le 18 septembre 1864, puis canonisée en 1920.

Les 12 promesses faites par Jésus-Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l’image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux Prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n’en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.

Le confessionnal

Le confessionnal fait tellement partie des meubles du culte catholique que l’on peut croire que son origine est très ancienne. Il se rattache pourtant aux réalisations « modernes. » Ce n’est en effet qu’après le concile de Trente que la confession va être pratiquée en privé dans un lieu clos. Ce concile, convoqué en 1545 par le pape Paul III ne s’est achevé qu’en 1563 sous Pie IV; il a reconnu la Vulgate comme la version latine officielle de la Bible. Le confessionnal en forme d’isoloir fait donc partie des objets « modernes. » On cite souvent saint Charles Borromée (1538-1584), cardinal-archevêque de Milan, comme étant à son origine.

Le confessionnal réalisé par l’abbé Lecoutre en 1878 est dans le même esprit que l’autel du sacré chœur, évoquant une sorte de cathédrale avec ses tours surmontées d’anges et ses statuettes dans des niches. C’est une œuvre remarquable en pierre peinte, très ouvragée. La porte de la loge centrale, celle du confesseur, montre les talents de sculpteur sur bois l’abbé Lecoutre. Figuration assez traditionnelle, la partie haute s’inspire du remplage – l’armature en pierre taillée – caractéristique des baies gothiques, comme par exemple celle du cloître de la cathédrale Notre-Dame de Constance en Allemagne (14ème siècle).

Remplage de baie gothique
Le confessionnal (1878)
Remplage

Le message principal que l’abbé Lecoutre lui a associé est inscrit sur une banderole entourant une colombe aux ailes déployées:

recevez le Saint-Esprit les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez

Il s’agit d’un extrait des versets 22 et 23 du chapitre 20 de l’Évangile de Jean. Cet extrait est conforme à la traduction donnée dans la « Grande Bible de Tours » parue en 1843 et rééditée en 1866 dans une édition luxueuse commentée illustrée par le célèbre artiste Gustave Doré (1832-1883):

ayant dit ces mots il souffla sur eux et leur dit recevez le Saint-Esprit
       hoc cum dixisset insuflavit et dicit eis accipite Spiritum Sanctum [22]
Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez
        quorum remiseritis peccata remittuntur eis quorum retinueritis detenta sunt [23]

Ce message est souligné par le cul-de-lampe à la base des chevrons du plafond:

Ô Jésus Pardon

Deux inscriptions sont gravées dans le marbre sur les murs. L’une est le verset 1 et un extrait du verset 2 du Psaume 130 (souvent numéroté 129 conformément à la version de la Bible en grec), le De profundis, la prière pour les défunts:

du fond de l’abîme je crie vers vous Seigneur – Seigneur écoutez ma voix
de profundis clamávi ad te Dómine – Dómine exáudi vocem meam

L’autre est une phrase attribuée à l’évêque d’Arras:

à qui dira 5 pater ou 5 ave les dimanche, mercredi ou vendredi ou ses prières du matin ou du soir, un jour quelconque, 40 jours d’indulgence. Arras, 15 sept 1878. L’évêque.

On voit donc que cette phrase a été ajoutée après la construction de la chapelle, dont la date est indiquée dans un én écusson en marbre: « Chapelle construite aux frais de la Fabrique 1871. »

Les apparitions de la Vierge Marie

Sur l’autel de la chapelle dédiée à saint Antoine (à l’origine chapelle du Sacré-Cœur de Marie), l’abbé Lecoutre a représenté trois apparitions de la Vierge Marie reconnues par l’Église catholique, dont deux qui se sont produites de son vivant.

Notre-Dame de La Salette

Le bas-relief de gauche, consacré à Notre-Dame de La Salette, apparue en 1846 à deux enfants bergers Maximin Giraud et Mélanie Calvat, s’inspire manifestement d’une image pieuse telle que l’on pouvait en trouver à l’époque.

N.D. de la Salette

Notre-Dame de Lourdes

Le bas-relief de droite, consacré à Notre-Dame de Lourdes, apparue dix-huit fois en 1858 à Bernadette Soubirous, s’inspire elle aussi d’une image pieuse.

N.D. de Lourdes

Notre-Dame de Boulogne

L’abbé Lecoutre a naturellement consacré le bas relief central à Notre-Dame de Boulogne, dont l’histoire est racontée par l’abbé Daniel Haigneré (1864). La sainte Vierge apparut en 633 ou 636 dans une chapelle de la ville haute de Boulogne, tandis qu’un vaisseau sans matelots et sans rames arrivait au port avec une statue de la Vierge, faite de bois en relief, tenant l’enfant Jésus sur son bras gauche. La représentation est à rapprocher de la gravure qui se trouve en première page du livre de Haigneré et d’un tableau, très proche mais où les deux anges sont permutés, qui est accroché au mur de la chapelle.

Livre de Daniel Haigneré
N.D. de Boulogne
Mur de la chapelle

L’abbé Lecoutre a choisi une figuration voisine de celle du livre de Haigneré, mais avec deux différences caractéristiques de son message: Marie regarde Jésus et le tient plus fermement, et les deux anges font avancer l’embarcation, en se servant respectivement du gouvernail et de la rame.

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